Coronavirus chroniques du confinement : semaine 3

Après l’épisode 2, nous nous retrouvons donc pour la 3ème semaine de ces chroniques du confinement dû au coronavirus. Nous avons désormais pris nos marques, créé nos routines mais le temps commence à s’étirer. Langueur, longueur, méfiez-vous de la piégeuse 3ème semaine, on commence à s’y relâcher, disait à l’un de mes amis un sous-marinier. Du côté du front, il semble qu’on se rapproche du pic de l’épidémie. C’est peut-être la bonne nouvelle de la semaine. Heureusement car on voit bien notamment en Île de France que les hôpitaux ne sont pas loin du point de rupture. Au menu cette semaine : un conseil pour rester en forme mentale « éteins BFM et regarde Netflix », un voyage à la campagne pour y retrouver 20% des franciliens, quelques théories du complot liées au coronavirus et un zoom sur Zoom la start-up qui valait 40 milliards de dollars.

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Coronavirus chroniques du confinement JOUR 12 : « éteins BFM et regarde Netflix » conseil de médecin

 

Ce matin au réveil, j’allume la radio comme tous les matins depuis toujours. Les matinales sont en édition spéciale coronavirus comme tous les jours depuis le début du confinement. Au sommaire ce matin, la tragédie dans les EHPAD, la montée en pression des services d’urgence en Ile de France et les querelles entre mandarins sur l’efficacité de la chloroquine contre le COVID19… Et puis soudainement, j’en ai eu marre et brutalement j’ai coupé la radio. S’informer est vital mais les médias vont nécessairement dans le pathos. Peut-on d’ailleurs vraiment le leur reprocher? Les chaînes d’infos en continu sont là pour ça.

Mon comportement m’a rappelé la conversation que j’avais eu un peu plus tôt dans la semaine avec un médecin. Elle me disait qu’elle s’était réunie avec des confrères pour réfléchir sur le meilleur conseil à donner au public pour supporter le confinement. Leur discussion avait débouché sur recommandation simple : « éteins BFM et regarde Netflix ». En plus la saison 4 de la Casa de Papel sort dans 9 jours. Le compte à rebours est lancé.

Je relaie ce conseil qui me semble être une vraie recommandation de santé publique en ces temps de confinement. J’y rajouterai « lis des livres ». Bref l’info oui, mais en ce moment à consommer avec modération. Et vous appliquerez-vous ce conseil?

Chroniques du confinement JOUR 14 : le coronavirus déclenche une épidémie de théories du complot

26% des Français pensent que le coronavirus a été conçu en laboratoire (17% de manière intentionnelle, 9% de manière intentionnelle) suivant une enquête menée par l’IFOP pour la Fondation Jean Jaurès et Conspiracy Watch. Je suis resté sous le choc de ce chiffre énorme d’adhésion à une théorie du complot.

Face à un phénomène aussi déstabilisant, l’être humain a besoin de trouver des explications, des causes, des coupables. Notre cerveau est fait ainsi. Sur les réseaux sociaux, les théories complotistes pullulent. Les coupables sont comme toujours pêle mêle la CIA, les juifs, la fondation Rockefeller George Soros et un petit nouveau Bill Gates. On a même vu des posts incriminant les compteurs Linky dans la diffusion du virus.  En quelques jours, le controversé Professeur Raoult est devenu le héros des complotistes persécuté par les pouvoirs occultes.

Ce conspirationnisme devient une arme géopolitique. Zhao Lijian, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a laissé entendre sur Twitter que le nouveau coronavirus pourrait avoir été introduit par l’armée américaine. Ces propos ont été relayés par de nombreuses ambassades chinoises dans le monde entier notamment en France.

Les moins de 35 ans sont les plus perméables au complotisme. Ils sont 27% à penser que le virus a été conçu de manière intentionnelle en laboratoire. Dans le même temps, nous regardons la série Stranger Things en famille. Les séries mettent souvent en scène des complots avec  de grands méchants scientifiques. Elles façonnent en profondeur notre imaginaire collectif. Je ne peux m’empêcher d’établir un lien.

 

Coronavirus, chroniques du confinement JOUR 15 : l’exode des franciliens et les fractures françaises

Le chiffre est tombé. « On se rend compte que la population des habitants du Grand-Paris s’est réduite de 20%, et il y a eu 30% d’augmentation de la population à l’île de Ré », déclarait jeudi dernier le PDG d’Orange Stéphane Richard. La raison principale de cet exode massif vers campagne et bord de mer : il est plus confortable de télétravailler au vert que dans un appart de 70m2 avec les enfants dans les pattes. Et puis dans notre vieux pays rural, le subconscient du citadin lui dit qu’en cas de guerre mieux vaut être à la campagne.

Mais cet exode ne se passe pas sans tension. L’accueil des franciliens par les habitants des régions a été plus que mitigé. Ils seraient un vecteur de l’épidémie dans l’Ouest peu touché jusqu’à présent. Il est vrai que l’histoire de la propagation des épidémies a toujours été liée aux transhumances humaines. De plus cet afflux de population risquerait de déséquilibrer un système de santé qui n’a pas été dimensionné pour. On retrouve là de manière exacerbée le rapport amour/haine entre locaux et touristes.

Plus ennuyeux, cet exode francilien ravive des plaies encore à vif révélées par la crise des gilets jaunes. Une infirmière des Deux Sèvres déclarait la semaine dernière « Je n’embrasse plus mes enfants, je ne vois plus les personnes que j’aime, je fais tout ça pour des gens qui continuent de se balader et à prendre ça pour des vacances. » Il y aurait d’un côté une France privilégiée qui vit le confinement tranquillement en télétravaillant au vert et de l’autre la France laborieuse des soignants, des caissières et des livreurs condamnés à travailler en prenant des risques pour leur santé. Un ressenti qui révèle une cohésion nationale bien fragile.

Chroniques du confinement JOUR 16 : Zoom la start-up qui vaut 40 milliards de $

Pour la dernière de ces chroniques du confinement lié au coronavirus, nous vous parlons d’un des rares gagnants de cet épisode épidémique. Dans la débacle boursière généralisée, Zoom fait figure de survivant. Le cours de l’action Zoom est passé de 60$ à 145$ depuis janvier. Zoom s’est imposé en quelques semaines comme la solution mondiale de vidéo-conférence pour télétravailler à distance. Depuis le 15 mars, elle est en tête des applications les plus téléchargées dans le monde avec des pics supérieurs à 2 millions de téléchargement par jour.

Il faut dire Zoom a un double mérite : c’est ultra-facile à utiliser et ça marche, pour jusqu’à 1000 participants et 49 vidéos sur un écran. Les profs se sont eux aussi mis à l’utiliser pour les cours à distance Avec les apéros-Zoom, cette solution très orientée pro est en plus devenue synonyme de convivialité en période de confinement. On a même vu des orchestres confinés interpréter de Bella Ciao à l’hymne à la joie.

Pour l’après-coronavirus, le soufflet ne devrait pas retomber. Les habitudes sont prises et les entreprises encourageront sans aucun doute les économes réunions à distance. Zoom se positionne d’ailleurs également comme un outil dans la lutte contre les émissions de CO2. L’entreprise a d’ailleurs décerné en février dernier son top 10 « Green Leader customers » qui en utilisant l’application auraient permis d’éviter l’équivalent des émissions de 150.000 véhicules.

Son PDG Eric Yuan s’est fixé un objectif simple pour les 10 années à venir : « rendre sa technologie de communications en vidéo meilleures que les interactions en face à face ». Zoom intègre d’ores et déjà l’intelligence artificielle pour des transcriptions en temps réel des réunions et ça n’est que le début. Je trouve cette vision un peu glaçante mais sans doute disait-on la même chose au début du téléphone. Bref, cette technologie n’a pas fini de de nous surprendre.

A SUIVRE RENDEZ-VOUS POUR LA SEMAINE 4 des chroniques du confinement

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Commentaires (3)
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  • CéCédille

    Comment donc sont fabriquées ces vidéos où tout un orchestre joue ensemble avec les incrustations de chaque musicien ?
    Merci pour le signalement de Zoom !

    • Ban500

      C’est justement ce que proposent Zoom et ses concurrents. Chaque musicien est devant sa Webcam et Zoom propose un enregistrement de la session avec les incrustations de chaque musicien

      • CéCédille

        Je crois que c’est plus compliqué. Une cinquantaine de musiciens de l’Orchestre national de France se sont filmés chez eux, jouant Le Boléro. Toutes les vidéos ont été envoyées aux techniciens de Radio France, qui ont fait le montage. Les musiciens n’ont pas joué ensemble au même moment. Le « présentiel » de Zoom est une illusion. Mais les magiciens ne dévoilent pas leurs secrets !