Football japonais : un futur géant mondial

2 juillet 2018,  8ème de finale de la Coupe du Monde de Russie : on ne donne pas cher des chances des samouraïs bleus de l’équipe nationale du Japon face aux diables rouges belges. Pourtant à la 50ème minute, le Japon mène 2 à 0 et semble s’acheminer vers un exploit. La Belgique finira par l’emporter par un cruel but à la 94ème minute. Cette performance n’est pourtant pas vraiment une surprise pour les connaisseurs du football japonais. Le football connaît un véritable engouement au Japon et se structure depuis 20 ans. A un moment où le football sud-américain est en plein déclin, Étonnante Époque vous fait découvrir un futur géant du football mondial.

 

Football japonais : faits marquants 2018

  • 24 mai : arrivée au club japonais du Vissel Kobe de la star espagnole Andres Iniesta
  • 2 juin : le Japon frôle l’exploit face à la Belgique en Coupe du Monde
  • 10 novembre : un club japonais remporte une nouvelle fois la ligue des champions d’Asie

Football japonais : des clubs qui brillent en Asie soutenus par une vraie ferveur populaire

Kawasaki Frontal, Kashima Antlers, Sanfrecce Hiroshima, Gamba Osaka, Kashiwa Reysol et Nagoya Grampus : ces noms ne vous disent rien, du moins pour le moment. Ces clubs japonais ont pourtant tous remporté le championnat la J-League au cours des 10 dernières années et dominent aujourd’hui le football asiatique. Les deux dernières ligues des champions d’Asie ont été remportées par les Urawa Red Diamands et Kashima Antlers. Les Kashima Antlers ont dans la foulée brillé en coupe du monde des clubs de la FIFA devenant en 2016 le 1er club asiatique à atteindre la finale face au Real de Madrid.

Kashima Antlers vainqueurs de la ligue des champions d’Asie

Ces clubs font aujourd’hui l’objet d’une vraie ferveur populaire. Les stades japonais sont aujourd’hui aussi remplis que les stades européens. Cette fréquentation progresse chaque année. Résultat pas facile de jouer les japonais à domicile : les Kashima Antlers lors de leur épopée asiatique n’ont jamais perdu sur leur terrain.

Mais les supporters nippons gardent leur spécificité. Hooligan japonais : voilà un bon moyen mnémotechnique pour retenir ce qu’est un oxymore. Les supporters japonais sont respectueux, disciplinés et pacifiques. Au Japon, on encourage son équipe. On ne siffle pas l’adversaire. On a vu avec surprise lors de la Coupe du Monde les supporters japonais nettoyer le stade à l’issue du match !!! A méditer.

Des moyens financiers croissants

Cette ferveur populaire participe grandement au fort développement du football au Japon, et a entraîné l’arrivée de nouveaux investisseurs japonais voire étrangers. Comme en Europe, les droits TV s’envolent. En 2016, Perform Groupe a déboursé 200 millions de dollars pour l’exploitation des droits de la J-league pour la période 2017-2026 (vs. 47 millions de dollars pour le précédent contrat). Cela s’est traduit par une augmentation en 2018 de 15% de la valeur des clubs. Du côté des transferts, les prix explosent aussi. Jô ancien international brésilien a explosé le record avec 11 millions d’€ en 2018. On est loin  des 180 millions d’€ de Mbappé mais la machine est lancée…

Football japonais : une construction sur le modèle des clubs formateurs

Grâce à cet argent, le football japonais se structure optant pour un modèle qui ressemble à celui des clubs formateurs Européens.  

Longtemps la formation des jeunes joueurs a été assurée par le système universitaire. Mais ce système a ses limites : les joueurs en sortaient formés à l’âge de 22-23 ans, et perdaient ainsi de précieuses années dans leur apprentissage. Mais cela change. La relance des centres de formations japonais s’est accentuée ces dernières années permettant à de jeunes pépites japonaises de se révéler au grand public.

Les meilleurs joueurs s’exilent ensuite en Europe. Tous les joueurs de l’équipe nationale évoluent dans des clubs européens. Citons par exemple Yoshida à Southampton, Kagawa à Dortmund, Okazaki à Leceister ou encore Sakai à Marseille…. Ce passage par le vieux continent est une des clés de la montée en puissance de l’équipe nationale. L’acclimatation n’est pas toujours facile. Un club allemand avait recruté le grand espoir du football japonais Yuki Otsu mais celui-ci n’a jamais percé en Bundesliga.

Andres Iniesta

Enfin 2018 a été marqué par l’arrivée de grandes stars du football au Japon. Andres Iniesta un des plus grands joueurs du XXIème siècle a choisi d’y finir sa carrière plutôt que d’aller au Qatar, en Chine ou aux Etats Unis. Il y est aujourd’hui rejoint par son compatriote David Villa. Deux jolis coups marketing pour les clubs japonais qui en présagent d’autres.

Football japonais : La sélection nationale masculine

Maintenant, avoir de bons clubs et un bon championnat ne rend pas forcément la sélection nationale forte, comme nous le montre depuis maintenant plusieurs décennies l’Angleterre.

Dominant la scène continentale au début des années 2000 (victoires en Coupe d’Asie en 2000, 2004 et 2011), l’équipe masculine du Japon a participé à toutes les Coupes du Monde depuis 1998 mais n’a encore jamais réussi à passer le cap en des huitièmes de finale.

En 2018, la pression était grande sur les joueurs de la sélection Japonaise, décevante lors de la Coupe du Monde 2014 et lors de la Coupe d’Asie 2015.  La Fédération Japonaise du Football misait aussi gros, car les audiences télévisées étaient en chute, et les mauvaises performances de l’équipe nationale freinaient la popularité du sport.  

Ils devaient donc absolument chercher un résultat, c’était une sorte de tournant décisif. Même si l’immense objectif qui est de se qualifier pour la première fois en quart de finale n’a pas été atteint, lors de cette épopée russe, les Samouraïs Bleus ont impressionné le monde du football par le jeu proposé et mérité une bonne place dans nos albums Panini.

Les japonaises déjà championne du monde

L’équipe nationale féminine a elle déjà franchi ce cap. Elle fait partie des grandes nations du football féminin : championne du monde en 2011, vice-championne en 2015 et multiples vainqueurs de la Coupe d’Asie. L’engouement des jeunes filles japonaises pour le foot est croissant. Le public japonais apprécie énormément l’image dégagée par les joueuses de la sélection nationale, qui prônent la modestie et l’esprit d’équipe. L’équipe japonaise sera une redoutable adversaire pour les Bleues lors du coupe du monde qui a lieu en France en juin 2019.

 

La Coupe d’Asie des Nations commence ces jours-ci. Nous verrons si les samouraïs bleus y confirment leur performance russe.  Pour le mondial au Qatar, l’équipe du Japon pourrait bien être la grosse cote, pas vraiment prévue par le big data. Étonnante Époque prend les paris.

 

Mise à jour du 02/02/2019

On y a cru jusqu’au bout mais le Japon s’est incliné en finale de la Coupe d’Asie face à une autre nation montante du foot le Qatar organisatrice de la prochaine Coupe du Monde. Comme au handball, les qataris s’appuient sur des joueurs naturalisés comme le buteur de l’équipe Almoez Ali, mais pas seulement. L’ossature de l’équipe est d’origine qatari sortant notamment de l’académie Aspire une des écoles de football les plus richement dotée au monde.

Commentaires (1)
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  • Vim

    En conclusion, je vais embaucher des hooligans japonais pour ranger la chambre de mes enfants.
    Un doute néanmoins sur les sources de l’article: on n’a à ma connaissance jamais vu un samouraï jouer au football. Ni au water-polo d’ailleurs mais c’est un autre débat.