Nous avons fait notre bilan carbone

Bonne résolution estivale : nous avons décidé de faire le bilan carbone familial. « Curieusement » sur ce sujet éminemment quantitatif de la réduction des émissions de gaz à effet de serre, nous ne l’avions jamais fait. Mais mieux vaut tard que jamais Pourtant comment réduire ses émissions de gaz à effet de serre sans en connaître la nature? Le site nos gestes climat de l’ADEME propose un simulateur qui vous permet en 10-15 minutes à l’aide d’un questionnaire simple de calculer votre empreinte carbone. Je connaissais l’origine de nos émissions de GES et mais j’étais loin de la réalité sur leur importance relative. Ce bilan nous réservait donc quelques surprises.

 

Le dur chemin pour atteindre l’objectif de l’accord de Paris de 2 tonnes par habitant à l’horizon 2050

Quelques chiffres marquants pour commencer :  10 tonnes équivalent CO2 (CO2e) émise par habitant en France, pour un objectif à 2 tonnes en 2050. La pente est raide. Avec nos 5 tonnes, nous avons moins de chemin à faire que la moyenne des Français mais la route est encore longue.

Habiter à Paris (et donc peu utiliser la voiture) dans un immeuble avec un chauffage collectif donne un avantage certain par rapport un habitant dans une maison individuelle dans une zone rurale (vive l’isolation). Nous ne sommes pas égaux devant les gaz à effet de serre.

Le sujet n’est pas seulement individuel mais aussi collectif. Sur les 5 tonnes émises, 1.1 tonne correspond à l’allocation à chaque Français de l’empreinte carbone des services publics. Au niveau international, un Allemand émet 40% de plus qu’un Français (vive le nucléaire), un Américain 2.4 fois.

 

Nourriture : aïe aïe pour la viande rouge, attention aux déchets et heureusement nous ne buvons pas d’eau minérale

La nourriture est notre premier poste de consommation. Je ne m’en doutais pas. C’est la 1ère surprise. Nous avons déjà réduit notre consommation de viande mais je n’avais pas en tête l’écart si important (un rapport de 1 à 4 cf. graphique ci-dessous) entre un repas viande rouge et un repas viande blanche.

Burgers, entrecôtes et rôtis de bœuf ne sont pas vraiment les amis des climats. Nous l’évoquions déjà dans l’article quelle nourriture pour demain. J’avais envie de ne pas y croire mais les faits sont malheureusement têtus pour un amateur comme moi.

La consommation de viande par habitant baisse d’ailleurs régulièrement en France. Elle a diminué de 12% entre 2010 et 2020 avec une forte croissance de la volaille au détriment de la viande rouge. Réduire encore plus fortement notre consommation de viande rouge sera la 1ère résolution familiale.

Parmi mes découvertes de ce bilan carbone, figure l’impact des boissons. Heureusement nous carburons à l’eau du robinet. Boire de l’eau minérale à chaque repas vous fera émettre l’équivalent de 6 repas par semaine de viande blanche. Et je ne vous parle pas des sodas et de l’alcool!!! Le climat est aussi l’ami de notre santé.

Transport : sans surprise, l’avion fait mal

Pour les transports, je savais que l’avion est l’ennemi du bourgeois parisien qui fait du compost mais aime tellement voyager comme l’expliquait bien cet article du Monde : « L’avion, plaisir coupable de l’écolo voyageur » qui m’avait marqué.

Les chiffres malheureusement le confirment. 1 heure d’avion pour une personne c’est 190 kg d’émission d’équivalent C02 pour une personne soit les émissions d’une voiture pour 10.000km environ. Mon aller-retour en avion de cet été en Corse c’est 600 kg. Plus de 10% de mes émissions annuelles « envolées » en 3 heures de vol. Le même trajet train + bateau aurait émis 30 fois moins soit 20kg (5kg pour le train vive le nucléaire encore et 15kg pour le bateau). Dure leçon à méditer pour les prochaines vacances avant de porter un regard méprisant sur les jet skis qui envahissement les côtes.

Reste que le sujet de la voiture sera incontournable dans les années à venir. Une voiture renouvelée tous les 10 ans et qui roule 20.000km par an émet 4 tonnes de CO2e par an. La voiture représente 16% des émissions de GES en France.

Bonne surprise : notre prolifique quincaillerie électronique ne pèse pas si lourd dans le bilan carbone familial

Je craignais que notre empreinte carbone numérique avec nos multiples smartphones, PC portables et autres appareils numériques lourdement connectés de Netflix à TikTok ne pèse lourdement dans l’addition. Les enfants pensaient d’ailleurs que ça serait notre premier poste d’émission.

L’achat systématique de produits reconditionnés (vive Backmarket) a un vrai impact en prolongeant la durée de vie des appareils. Le nucléaire nous permet de recharger les désespérantes batteries d’Iphone et de regarder la nouvelle saison de The Crown ou des Peaky Blinders sans trop culpabiliser.

Et vous, allez-vous faire votre bilan carbone?

Faire ce bilan carbone (certes simplifié mais déjà très complet) m’a pris 15 minutes. C’est plus que riche d’enseignements sur les ordres de grandeur et l’impact réel de différents changements de comportement.

Ce type d’outil de bilan carbone personnel existe depuis 2007 . Et pourtant nous ne l’avions jamais pris le temps de le réaliser. Sommes-nous vraiment exception? Je ne le crois pas. Excellente illustration de notre difficulté collective à passer de la parole aux actes sur ce sujet du climat.

Et vous après avoir lu cet article, allez-vous passer 15 minutes sur le site nos gestes climat? Si vous le faites, je suis preneur de votre retour en commentaire sur ce que vous en aurez retiré. Un candidat à l’élection présidentielle mettra-t-il dans son programme l’ambition que tous les Français fassent leur bilan carbone et les moyens pour y arriver.

 

Commentaires (2)
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  • Agnès Babinet

    Merci Benoît pour cet éclairage ! Je n’avais pas connaissance de cet outil de calcul du bilan carbone individuel. Moi aussi j’ai été surprise que le poste alimentaire soit le plus générateur de carbone. Je suis cependant dubitative sur l’usage que je vais pouvoir tirer de ce bilan sur les postes énergétiques, d’achats de biens de consommation, et même d’alimentation, etc… vu les simplifications faites par l’outil. Rendez-vous dans un an pour voir si nous nous sommes améliorés 🙂
    …et vivement le mois prochain, pour un éclairage sur un nouveau sujet !