Ne rien faire

Après Wonderwoman, une bonne semaine de bulle en Bretagne. Ne rien faire en ce début de vacances, j’en ai un besoin vital en contraste avec une année souvent trop remplie. J’excelle dans cet art de ne rien faire. Ne rien faire de ses journées inutile de culpabiliser, il semble en plus que ce soit bon pour la santé et pour le cerveau.

14h00 : je m’allonge sur mon lit avec un bouquin et un Ipad. Je surfe alors sans but, puis je lis quelques chapitres. J’apprends plein de choses comme cet événement majeur : Shakira est devenue rousse. Après 20 ans passés en fausse blonde, elle devient fausse rousse. Comment expliquer un tel changement ? Réponse de l’intéressée : « Le roux est plus amusant. » Sous le choc de cette terrible nouvelle, je fais frénétiquement une dizaine de parties de Clash Royale pour me remettre. Il est grand temps de sortir mon bouquin. C’est la partie exigeante de l’après-midi. Après une quinzaine de pages, mes paupières se font lourdes. La sieste se fait insistante. 16h30 je me réveille.

Prendre le temps de ne rien faire, ne pas culpabiliser

Il est grand temps de retourner sur Internet pour prendre des nouvelles de Shakira. Ouf, un nouvel article sur la divine rousse vient de sortir : « Shakira le secret de ses abdos » . Je ne résiste pas au plaisir de vous communiquer un extrait : « Shakira utilise aussi une petite balle de Pilates. Pour cela, asseyez-vous par terre, les jambes allongées devant vous. Placez la petite balle derrière vous, au niveau du bassin de tel sorte que vous pourrez vous appuyer dessus. Ensuite avec vos bras, formez devant vous un cercle, et penchez-vous doucement vers l’arrière. Bloquez la position quelques secondes et remontez. Si ça marche sur Shakira, ça marche pour vous ! ».

Après quelques nouvelles de Kylie Jenner, je retourne à mon bouquin pour me donner bonne conscience. Déjà 18 heures, il va falloir se lever. Je sens que ça s’agite autour de moi et que ma langueur va commencer à agacer. Et puis ça va bientôt être l’heure d’un petit verre de vin rosé bien mérité pour l’apéro.

Et puis c’est bon pour la santé de notre cerveau

Ne rien faire n’est pas donné à tout le monde. Je suis entouré d’actifs qui refusent la moindre seconde d’inactivité. Je dois affronter des regards accusateurs en cas de lever tardif suite à un grasse matinée. Ils portent souvent un jugement sévère sur l’inaction, au mieux source de perte de temps, au pire source de culpabilité. Ah Pascal, l’homme esclave du divertissement…

Pourtant ne rien faire est pour moi un besoin vital. Je tiens donc à remercier le professeur François Eustache, neuropsychologue au CHU de Caen, qui légitime dans cet article le besoin de ne rien faire : « quand nous ne faisons rien, notre cerveau se met en mode « par défaut » : il fait le tri entre toutes les informations dont il dispose. Et ça, c’est absolument nécessaire« . Mais bon il ne faut pas abuser des bonnes choses. Après une semaine à ne rien faire, me voilà de nouveau d’attaque pour des vacances plus actives, sportives et culturelles. Éloge de la paresse, mais de la paresse modérée.

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